A propos de la série ascendance / Cami Di Francesco
» Pascal Vochelet nous parle d’identité. Il pose un regard sur le rôle que nous avons joué au sein de notre famille, du souvenir que nous gardons des petites tragédies qui ont modelé notre psyché. Pascal Vochelet nous livre sa vision intériorisée et brute du monde de l’enfance. Le sujet pose, il est immobilisé dans l’attente, abandonné un instant, livré à lui-même. Visiblement l’adulte toujours hors champ n’appartient pas à ce monde bleu et rose.
La première étape du travail de Pascal Vochelet est la constitution d’un fond iconographique de photographies issues de son propre album, mêlées à celles d’autres familles. L’image est agrandie, numérisée, photocopiée, découpée, morcelée, disloquée. Ce processus transgressif n’est pas nouveau, rajouter un être cher sur une photographie de famille, en retirer un paria, gommer un décor, effacer des rides, sont des choses communes. Ce qui est particulier dans le travail de Pascal Vochelet, c’est que lui ne cherche pas embellir la réalité mais en dégager une esquisse.
Les compositions de Pascal Vochelet s’articulent autour d’une systématisation de cette technique de représentation. Cette mécanique s’affirme par l’acte du peintre qui déconstruit l’imagerie bourgeoise de la représentation familiale idéalisée. Le sujet n’est plus vraiment un enfant, mais un adulte qui porte les stigmates de son enfance. Son corps met en avant des disproportions, ses membres sont parfois inversés, il subit les troubles d’une croissance désordonnée. «